Interview de Brent Weeks

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L’auteur américain est désormais un incontournable du rayon Fantasy. Preuve en est son actualité tout bonnement foisonnante : son Gemmell Award récemment décroché, la sortie française de L’Ombre parfaite et celle du troisième tome du Porteur de Lumière (aux USA). Ça valait bien une interview, non ?

Les premières questions portant sur le David Gemmell Legend Award, nous invitons les curieux à visionner notre vidéo best of de la cérémonie, ci-dessous. En plus d’être très drôle, elle vous permettra de mieux cerner lesdites questions.

Salut Brent. Vous êtes désormais l’un des membres du cercle très fermé des lauréats du David Gemmell Legend Awards. Comment vous sentez-vous, maintenant que quelques mois se sont écoulés depuis cet honneur ?

Honnêtement, quand je pense que des milliers de fans de Fantasy ont voté et ainsi déclaré que l’un de mes livres était le meilleur du genre publié cette année-là, j’en reste stupéfait. Mon but initial, était déjà d’arriver à vivre en écrivant de la Fantasy. Bien entendu, j’essaie de m’améliorer avec chaque livre. De fait, je me sens incroyablement chanceux que tant de lecteurs rangent le meilleur de moi-même dans ce qui ce fait de mieux.


Le discours que vous avez délivré au public par l’intermédiaire de votre assistante était un parfait mélange d’émotion, d’humour et de philosophie. Dans quel état d’esprit étiez-vous lors de son écriture 

Le plus drôle avec ce discours, c’est qu’il a bien failli ne pas avoir lieu ! Ce n’est pas la première fois que je suis nominé pour les Gemmell Awards, et j’ai écrit de beaux discours que je n’ai pas utilisé, puisque je n’ai jamais gagné. Mais cette année, on ne m’a même pas commandé de discours. J’ai donc cru qu’on essayait de me faire comprendre gentiment de ne pas me fatiguer pour rien. En fait, j’ai cru que j’avais perdu. Le matin de la cérémonie, j’étais chez moi, en Orégon, à travailler sur la fin de The Broken Eye quand le téléphone sonna. Je ne connaissais pas ce numéro, j’ai failli ne pas décrocher en pensant que c’était de la téléprospection. Mais voilà, il s’agissait de Tim Holman, vice-président d’Hachette et directeur d’Orbit. Avec sa manière toute britannique, il a papoté un peu avec moi avant de me demander très gentiment si je pouvais écrire un discours de remerciement. Au cas où. Manifestement, le message à ce sujet avait dû se perdre en route. J’en ai écrit un à la hâte et je lui ai envoyé directement ! Je suis content que ça ait plu.

Pensez-vous que Joe Abercrombie se vengera ?

Je pense que Joe a compris qu’il était inutile d’espérer me vaincre dans une joute oratoire et a compris qu’il ne rivaliserait jamais avec moi. Bref, non, et je tremble à l’idée de ce qu’il va faire.


Votre carrière d’écrivain a débuté il y a six ans. Qu’est-ce qui a changé pour vous, depuis ?

Tout a changé ! Et bien plus vite que je ne l’aurais imaginé. À l’origine, je pensais être publié sans être vraiment remarqué avant quelques temps, et me débrouiller pour gagner de quoi manger jusqu’à un éventuel succès vers la quarantaine. Je n’ai que 36 ans ! De même, quand je repense à mes débuts, mes compétences et ma confiance en moi se sont grandement améliorées.

Nous venons de publier en français L’Ombre parfaite. Pourriez-vous nous dire les raisons de la naissance d’une telle histoire ? Durzo vous manquait-il ?

À la base, je comptais écrire une novella entre chaque roman. Je crois qu’il est temps pour moi d’arrêter de tirer des plans sur la comète. J’espérais écrire L’Ombre parfaite en trois semaines alors que j’étais en pleine tournée promotionelle. Au final, ça m’a pris plusieurs mois. J’aime l’exercice de la longue nouvelle, car ça me permet d’expérimenter un style d’écriture différent. Celui de L’Ombre parfaite est très épuré qui demande beaucoup d’imagination au lecteur. Il y a peu de descriptions, ce qui implique une bonne mémoire du monde de L’Ange de la Nuit. De même, la chronologie est sans cesse bouleversée, ce qui oblige le lecteur à déduire nombre de choses par lui-même. En y réfléchissant mieux, je crois avoir condensé une énorme saga dans un livre assez court finalement.

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Si je ne m’abuse, le troisième tome du Porteur de Lumière sort très bientôt aux États-Unis. Qu’avez-vous à en dire ? Est-ce que c’est le dernier de la série ?

J’ai hâte de connaître la réaction des lecteurs ! Pour moi, il est important que chaque nouveau roman teste mes limites et me pousse à m’améliorer encore et encore. Je suis convaincu qu’il faut prendre des risques avec chaque livre pour devenir un meilleur écrivain. C’est toujours effrayant, mais sin on n’affronte pas l’échec, on ne peut jamais atteindre la grandeur. Pour l’instant, que ce soit mon agent, mon éditeur ou mes premiers lecteurs, tous pensent qu’il s’agit de mon meilleur livre pour l’instant. J’y ai fait des révélations assez jouissives que je gardais en réserves depuis des années, et sinon, comme d’habitude, j’y pousse mes personnages dans leurs derniers retranchements.
The Broken Eye ne termine pas la série du Porteur de Lumière. J’ai déjà commencé à travailler sur le dernier tome, il s’appellera The Blood Mirror.

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